Quelles ont été les réactions lorsque vous avez créé l’Xtreme Verbier ?
Le doute, avant l’événement, a laissé la place à l’admiration vis-à-vis des Julie Zell, Steve Klassen, Gilles Voirol et Jérôme Ruby qui ont enthousiasmé le public sur place, et les téléspectateurs qui n’avaient jamais vu ce genre d’images. Tout le monde a été conquis, on sentait qu’il y avait quelque chose à fort potentiel. Il aura ensuite fallu 10 ans pour le convertir en Freeride World Tour (2008).
Qu’est-ce qui vous a donné envie de le faire ?
La passion pour le freeride, et le feeling qu’il y avait une opportunité d’évoluer dans un environnement qui nous faisait rêver.
L’exercice de style consiste à jongler entre les différentes destinations qui sont très variées, tout en proposant un « produit » consistant.
En 1996, ça ressemblait à quoi ?
Sur le fond, peu de choses ont changé. La montagne donne toujours des frissons aux riders et aux spectateurs. La vitesse et l’amplitude des sauts a doublé, la communication a décuplé grâce à une captation plus sophistiquée et les réseaux sociaux. Le tout s’est professionnalisé, mais la bière après l’événement a le même goût qu’il y a 25 ans.
Au début, l’épreuve était réservée au snowboard, pourquoi avoir décidé d’ajouter du ski ?
À la fin des années 1990, les skieurs invités pour des démonstrations, dont Seb Michaud, Dominique Perret et Francine Moreillon, descendaient la face moins vite que les snowboardeurs et de manière moins spectaculaire. Certains ont même dit que le Bec des Rosses « était une montagne pour les snowboardeurs, pas pour les skieurs... ». Dès 2003, les fabricants de ski, s’inspirant du snowboard, ont proposé du matériel plus adapté au freeride. En 2004, la descente d’Ian McIntosh a démontré que le Bec était aussi une montagne pour les skieurs.
Le FWT du futur nous permettra de découvrir encore de nombreuses montagnes inexplorées.
Pouvez-vous nous dire combien de personnes travaillent pour le circuit FWT aujourd’hui ? Comment gérez-vous une telle « machine » ?
L’organisation d’un événement varie de 200 personnes à Verbier, à 80 personnes à Kicking Horse. Nous avons un staff de base de 12 personnes à l’année, 25 personnes en hiver, auquel s’ajoute une équipe de production vidéo et photo, des comités d’organisation locaux, des mandataires et des bénévoles. L’exercice de style consiste à jongler entre les différentes destinations qui sont très variées, tout en proposant un « produit » consistant.
Que pensez-vous de l’évolution du Freeride et que souhaitez-vous pour l’avenir de la pratique ?
L’évolution est fantastique, avec aujourd’hui, du côté de la compétition, 165 événements dans le monde réunissant 5 500 riders licenciés. L’industrie du ski, et quasi toutes les stations de ski communiquent au travers du freeride. Le freeride, pour la petite histoire, est la discipline originelle du ski, et les valeurs de liberté, de partage, de découverte et de voyage en font une activité, un style de vie qui est excitant aux yeux d’une grande communauté.
Comment imaginez-vous le FWT du futur ? Quels vont être les axes de d’évolution ?
Le FWT du futur nous permettra de découvrir encore de nombreuses montagnes inexplorées. Les axes de développement sont notamment géographiques avec l’Asie, qui est vaste puisqu’elle s’étend de la Turquie à la Sibérie en passant par la Chine. Les pays d’Europe de l’Est sont aussi en pleine évolution. L’aspect de l’éducation, proposant des académies et clubs de freeride mettant l’accent sur la sécurité, est également un grand chantier. L’aspect environnemental est un thème qui va être développé et deviendra central à court terme. Dans l’ensemble, la communauté freeride est loin d’avoir atteint son point de saturation, et le freeride est une des plateformes, tout comme le surf, qui rassemble un public de tout âge et de toute provenance, qui parle le même langage.