Publié le 28 septembre 2022
La tendance Hike & Fly

La tendance Hike & Fly

Envol au cœur de la pratique, où la voile fait corps avec l’air
EXTRÊME, AVENTURE
|
Parapente, Découverte, Outdoor, Reportage

Dans un monde où la norme fait loi, et la conformité fait foi, la diversité peut être occultée par ce dogme du semblable. Il est parfois oublié ce qui rend notre terre si belle : sa diversité, sa beauté sobre, brute et puissante. Dans le territoire de l’outdoor, chaque pratiquant sait et peut jouir de cette nature si unique et pourtant si différente.

Le parapente dans sa globalité illustre lui aussi à sa façon cette évolution unique et la pluralité que peut connaitre ce sport, tant au niveau matériel que potentialité. Une nouvelle tendance dérive de cette pluralité, en la substance du Hike&Fly. Dans ce numéro d’automne, la meilleure saison pour lancer sa voile depuis les pentes, plongeons avec passion dans cette discipline pour découvrir ce que cachent les voiles et les sellettes de ces « pilotes de l’air ».

Entre ciel et terre, une voile et des suspentes

Nous sommes au début des années 2010, et avec l’ouverture des esprits, le parapente vient de vivre une seconde naissance : le Hike & Fly

Crédit photo : © Martin Wyall

La pratique du parapente est née sur les pentes montagneuses et les faces abruptes. Après plusieurs essais, c'est à Mieussy en Haute-Savoie, en 1978, que le club de parachute d'Annemasse détourne l'usage initial de cette voile. Par la suite, la tendance Hike&Fly nait de cette volonté simple de détourner l’usage des parachutes militaires pour redescendre plus vite des pentes herbeuses. En somme : défier les limites et sortir du cadre ! La pratique, jeune et dynamique donc, se développe d’abord avec les voiles classiques, découvrant les meilleurs endroits pour décoller et développant un matériel toujours plus précis, technique et poussé, si bien qu’il est désormais possible de voler des dizaines d’heures sans toucher le sol. En vol, la légèreté atteint son paroxysme, car c’est bien la masse d’air qui porte le pilote et son matériel.

Les problèmes interviennent en effet avant le décollage et après avoir posé les pieds sur le plancher des vaches. Le matériel, si efficace soit-il, commence à peser quand il faut le porter. Quelques visionnaires poussent le développement de produits plus légers, plus dynamiques, plus maniables afin de pouvoir aller chercher des sommets et rejoindre de nouveaux spots d’envol. Nous sommes au début des années 2010, et avec l’ouverture des esprits, le parapente vient de vivre une seconde naissance : le Hike&fly. 

De là, l’innovation n’aura de cesse d’apporter sur le marché des produits toujours plus légers fiables et efficaces avec tout juste de quoi porter l’essentiel jusqu’aux sommets.

Crédit photo : © Martin Wyall

Aujourd’hui, la tendance ouvre le champ de possible, ou plutôt le ciel des faisables. Mais alors par où commencer dans ce fleuve de possibilités ? C’est en substance le contenu de ce dossier. Envolez-vous avec nous vers le Hike&Fly dans un ensemble aussi complet que précis, et découvrez tous les secrets de la pratique, distillé par des experts du domaine. 

Nous avons rencontré Philippe Collet, un des pionniers de la pratique Hike&Fly en voile monosurface, mais aussi guide de haute montagne.

Philippe a créé la première école de voile – Alpwind, à Chamonix - dédiée à cette pratique spécifique du Hike&Fly, vol bivouac, voyage etc. en monosurface. De ses conseils précieux, nous avons ressorti une liste claire des « must have » de la discipline pour bien débuter. Nous sommes aussi allé à la rencontre des meilleurs mondiaux, comme l’artiste pilote Jean-Baptiste Chandelier.

« La monosurface ? Habituellement, les voiles de parapentes sont « à caissons ». Ces derniers se remplissent d’air au décollage, et fonctionnent à peu près comme des bouées, sur 2 surfaces de tissu, qui vous feront voler, flotter dans l’air. Le concept de la monosurface délaisse ces caissons pour aborder la voile extérieure seule. Pas de caisson à gonfler au décollage, permettant d’améliorer non seulement le poids, mais aussi la taille des voiles, leur maniabilité et facilité de pilotage. Cependant, ces avantages se gagnent au détriment de la finesse, cet élément qui permet de mesurer la portabilité des voiles dans l’air et leur capacité à voler loin, et longtemps. Également, sauf grosse qualité de pilotage, on évitera les courants thermiques avec ces ailes car elles ne sont pas forcément conçues pour des vols au long cours (tout dépend du pilote encore une fois). »

Crédit photo : © Martin Wyall

Le Hike & Fly vu de l’intérieur

COMMENT DEBUTER LA PRATIQUE ?

Évidemment, on ne saurait vous conseiller d’adopter un comportement similaire à un apprentissage du ski, du surf ou de disciplines spécifiques en milieu parfois hostile dans lequel vous évoluez. La pratique du Hike&Fly ne fait pas exception, et ne déroge pas à la règle.

Crédit photo : © Martin Wyall, @martin.wyall

Voler c’est pénétrer dans une dimension inconnue, complètement nouvelle, avec des flux puissants mais invisibles que sont les courants d’air, qu’ils soient froids, chauds, de bise, de montagne, de vallée, catabatiques etc. Il reste donc nécessaire de prendre le temps de gagner en expérience en multipliant des vols faciles, les « ploufs » comme les aficionados du milieu aiment à les appeler (on effectue un plouf quand les conditions sont idéales pour atteindre sans écart ni effort le lieu d’atterrissage, par exemple, tôt le matin ou tard le soir). Il faut également choisir des terrains simples et des conditions météo stables pour se faire la main, en Hike&Fly plus encore. En effet, certains décollages étant spécifiques, la théorie ne remplacera jamais l’expérience.

UNE SAISON IDEALE ?

Si vous deviez débuter la pratique, Philippe conseille de s’orienter vers la saison idéale de l’année qu’est l’automne. En effet, on y observe moins de rayonnement solaire, avec moins d’agitation de la masse d’air limitant ainsi les courants d’air puissants et les thermiques trop techniques pour débuter.  L’automne favorise alors les moments calmes propices à l’apprentissage et à la découverte. Petit plus d’après notre guide, les couleurs d’automne vues du haut sont les plus appréciables, et l’impression de survoler un tableau sans être dérangé est une sensation unique à vivre.

Les articles associés

Vous voulez des cookies ?

Ce site utilise des cookies pour garantir la meilleure expérience de navigation.

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies tiers destinés à vous proposer des vidéos, des boutons de partage, des remontées de contenus de plateformes sociales

Paramétrage de mes cookies

Au-delà des cookies de fonctionnement qui permettent de garantir les fonctionnalités importantes du site, vous pouvez activer ou désactiver la catégorie de cookies suivante. Ces réglages ne seront valables que sur le navigateur que vous utilisez actuellement.
1. Statistiques
Ces cookies permettent d'établir des statistiques de fréquentation de notre site. Les désactiver nous empêche de suivre et d'améliorer la qualité de nos services.
2. Personnalisation
Ces cookies permettent d'analyser votre navigation sur le site pour personnaliser nos offres et services sur notre site ou via des messages que nous vous envoyons.