Outdoor Sports Valley (OSV) est une association unique au monde fédérant les entreprises de l’outdoor, une particularité à laquelle MK Sport ne pouvait rester insensible. Nous suivons, dans chaque numéro, le travail de ces passionnés pour faire grandir l’outdoor.
L’incubateur aide la prochaine génération d’entreprises à naitre. Guillaume Bouvaist, responsable de l’incubateur, nous explique comment faire éclore les bonnes idées.
Comment peux-tu définir ce qu’est l’incubateur ?
C’est une plateforme qui favorise l’innovation et la création d’entreprise. Nous avons mis en place des phases d’accompagnement qui permettent de tester un concept, de créer son entreprise ou d’accélérer son développement. Nous souhaitons donner l’opportunité à des entrepreneurs de s’appuyer sur le réseau OSV pour entreprendre de façon plus facile, rapide et sécurisante. Nous leur offrons dans un premier temps un séquençage de la création d’entreprise, cela leur permet d’avoir des deadlines, une structure pour se projeter dans le temps, un rythme à suivre. Nous leur proposons deux mois pour tester le concept, six mois pour créer leur entreprise et douze mois pour commercialiser leur produit ou leur service. Ensuite, ils ont un accès privilégié à des spécialistes qui sont soit des bénévoles OSV (qui vont les challenger) soit des prestataires qui vont les accompagner. Par exemple, la levée de fonds est une problématique commune à presque tous les projets, nous leur offrons donc l’accompagnement d’un bénévole qui les aidera et identifiera avec eux les écueils à éviter. Nous avons un panel de 70 bénévoles sollicités régulièrement.
Ce processus d’accompagnement concerne combien d’entreprises ?
En ce moment, 4 entreprises sont sur le point de quitter l’incubateur et voler de leurs propres ailes, c’est la première promo que nous amenons au bout ! 8 entrent dans la première phase et 11 sont dans la phase 3. Au total, nous avons 19 entreprises (ou futures entreprises). Cette année, nous avons sélectionné 12 nouveaux candidats.
Quelle est l’originalité de ce mécanisme de soutien ?
Les deux originalités de notre incubateur sont le fait de prendre les projets à l’état d’idée et de s’appuyer sur un réseau de bénévoles membres de l’OSV. Cela créer un effet de réseau très puissant, c’est une ressource unique, rare et l’un de mes objectifs est de la pérenniser et de la valoriser. C’est une richesse inestimable de savoir mais aussi un bel exemple de valeurs de partage et d’engagement.
Peux-tu nous raconter qui sont les jeunes pousses de ta première promo ?
Saola, une marque de chaussures outdoor lifestyle et éco-responsable, est la première société créée dans l’incubateur, en novembre 2016. Aujourd’hui, elle est référencée par l’un des principaux réseau de détaillants sportifs aux Etats-Unis. Il y a encore une semaine, son créateur cherchait quelqu’un pour relire ses contrats commerciaux, il m’a contacté et je l’ai connecté avec un membre du réseau. Il est accompagné par Guillaume Meyzenq, vice-président du footwear de Salomon, et a du convaincre, participer à des crash-tests (10 minutes pour présenter son projet devant des experts financiers, juridiques, marketing, commerciaux qui le titillent sur sa stratégie). Il est installé dans la pépinière, car une fois la société crée, on leur propose d’être hébergé dans notre nouveau bâtiment aux Glaisins, à Annecy-Le-Vieux. Nous avons aussi Wamo, une marque de vêtement pour l’escalade en milieu urbain, qui est entrée en 2016, et a été aidée pour son identité et sa stratégie de marque. Rope Up, un équipement numérique et collaboratif pour les artisans de l’outdoor, est accompagné par le Directeur Administratif et Financier du Millet Mountain Group pour la structuration du capital, l’anticipation des besoins de fonds et les aspects financiers. On Tracks est une solution intuitive de guidage grâce à un bracelet pour faciliter la pratique sportive. Nous les avons aidés en les mettant en relation avec des partenaires potentiels.
Tu es une véritable nounou pour ces jeunes entrepreneurs ?
C’est l’entrepreneur qui reste à la base de la réussite ! L’incubateur ne détient pas les recettes du succès, nous sommes un accélérateur mais la réussite sera de la responsabilité du créateur. La réussite est mesurée par le nombre d’entreprises qui n’ont pas mis la clé sous la porte : depuis 2016, aucune n’a arrêté ! Notre taux d’échec se situe plutôt sur les projets (c’est à dire avant la création d’entreprise) qui ne sont pas allés au bout et la première année ce fut le cas pour 4 d’entre eux. C’est aussi notre rôle positive d’être un filtre pour éviter que l’entreprise ne se casse la figure plus tard.
Interview : Guillaume Desmurs