Publié le 15 septembre 2018
SAINTÉLYON

SAINTÉLYON

65ÈME ÉDITION
TRAIL RUNNING
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Trail, Evénement

C’est par ce surnom symbolique et majestueux que le monde du Trail désigne avec tendresse sa muse favorite, la dulcinée bien-aimée à qui il a promis sa main et juré fidélité, sur les bords d’un sentier boueux, il y a de cela 67 ans.

 

Cette vieille dame fortunée d’histoire, au passé glorieux et à l’avenir radieux, jamais aussi élégante que lorsqu’elle se pare de blanc, sous un fin manteau neigeux, c’est la SaintéLyon. Une course emblématique qui propose de rejoindre Lyon depuis Saint-Etienne par les crêtes sinueuses des Monts du Lyonnais, chaque année, dans la nuit du premier samedi de décembre, dans des conditions bien souvent dantesques. Le 1er décembre 2018, à 23h30, 17 000 « amateurs éclairés » partiront à l’assaut du mythe, sur les différents formats de course que celui-ci propose. Allumer la frontale et faites toute la lumière sur la SaintéLyon, l’événement qui porte le dossard numéro 1 dans le coeur de nombreux passionnés.

De la bicyclette aux baskets

Chose peu commune pour une course à pied, la SaintéLyon revendique un passé cycliste. En effet, la Doyenne s’inspire d’une randonnée pédestre organisée par quelques passionnés de vélo de la région souhaitant maintenir leur état de forme, en hiver, alors que les conditions ne les autorisaient pas à laisser libre cours à leur amour du deux roues. Organisé sur 2 jours, le raid nocturne s’étend alors sur 64km du GR7 et s’appréhende sac sur le dos et chaussures de montagne aux pieds. Face à un succès populaire grandissant, un chronométrage se met en place, mais l’interdiction de courir, sous peine de disqualification, demeure jusqu’en 1977. Dans les années 1980, alors que le jogging est à la mode, on observe pour la première fois des participants couvrir le tracé d’une foulée bondissante. L’épreuve connaît alors un certain engouement populaire, avec près de 3000 appelés au départ. Cependant, la rudesse de la météo et du parcours fait que seulement 40% d’entre eux sont finalement élus pour franchir la ligne d’arrivée. Aussi, la lourdeur logistique qu’elle implique constitue elle, un vrai frein à son développement. C’est dans ce contexte que Michel Sorine, co-fondateur de l’agence Extra, reprend l’événement en 2001 : « On a tout de suite entrevu un potentiel énorme derrière cette course. Nous l’avons rendu annuelle et initié le principe des relais. Dès l’hiver suivant, nous avions 3500 participants. »

Du bitume aux chemins

« À cette époque, la volonté était d’aller toujours plus vite. La SaintéLyon était devenue une course sur route où il s’agissait de casser le chrono. L’épreuve s’apparentait à une  longue ligne droite bétonnée empruntant un maximum de routes goudronnées. » Mais à l’aube des années 2000, le trail a le vent en poupe. Michel Sorine et son équipe s’attachent donc à ramener la course là où elle est née, sur les sentiers, sur les crêtes des Monts du Lyonnais. « C’est à ce moment-là, suite à cette décision, que l’attractivité de l’épreuve s’est décuplée. Même si, pour être franc, nous n’imaginions pas un succès aussi immédiat. » Et pourtant, encore aujourd’hui, certains puristes contestent la dénomination de trail. Qu’ils viennent se forger une opinion sur les 60% de sentiers et 40% de chemins qui composent le parcours : le dénivelé positif et les conditions extrêmes finiront de les convaincre.

La recette du succès

Le succès de la SaintéLyon repose sur une double singularité qui en fait une épreuve à part, une course emblématique. Tout d’abord, il y a cette dimension symbolique non-négligeable : faire la jonction entre 2 villes que tout oppose, au-delà de la rivalité qui rythme les joutes footballistiques répondant au nom de « derby », n’est pas commun. La course à pied devient, le temps d’une nuit, un trait d’union entre Saint-Etienne, l’ardente, la populaire, et Lyon, l’élégante, la bourgeoise. « Mais surtout, c’est le cadre et le contexte qui ont offert à l’épreuve ses lettres de noblesse » rappelle Michel Sorine. Les conditions très souvent dantesques, où vent du Nord, températures glaciales et poudreuse, jouent de concert, ont permis à la SaintéLyon d’écrire sa légende dans la neige fraîche. La communauté des arpenteurs de montagne garde notamment un souvenir ému de cette édition 1990, marquée par une mutinerie au sein des concurrents, lorsque 80 forcenés franchissent la ligne d’arrivée malgré l’arrêt de la course à cause du mètre de neige tombé à mi-distance. Enfin, et c’est là l’une des clés du succès de ce rassemblement hivernal, l’organisation a décliné sa magie sur différents formats. L’idée étant de toucher du bout des baskets la féérie de la SaintéLyon sur des itinéraires plus accessibles en termes de difficulté : les coureurs qui s’alignent aujourd’hui sur les relais (de 2, 3 ou 4), la Saint-Express (44 km), la Sainté-Sprint (22 km) ou la Sainté-Tic (12 km) sont ceux qui seront au départ du mythe demain.

Mais surtout c'est le cadre et le contexte qui ont offert à l'épreuve ses lettres de noblesse.

La rançon du succès

Accessible géographiquement, exigeante physiquement, sans pareille d’un point de vue de l’atmosphère qui y règne, la SaintéLyon est devenu un rendez-vous culte, jusqu’à truster le titre de course nature la plus populaire de France. C’est-à-dire celle qui réunit le plus grand nombre de participants. « Ce pouvoir d’attraction, qui s’exerce aussi bien auprès des coureurs élites que des passionnés plus anonymes, s’exprime par des chiffres en constante augmentation » constate l’organisateur : 3500 dossards en 2001, 8500 en 2007 et 17 000 l’année passée… Les 36 nationalités représentées laissent également entrevoir un rayonnement désormais international quand le turnover à hauteur de 70% (nombre de coureurs qui s’alignent pour la première fois) traduit la démocratisation de l’évènement, notamment auprès de pratiquants moins initiés. Mais « cette croissance n’est pas illimitée » assure, lucide, Michel Sorine. Pourquoi? « Les contraintes logistiques et sécuritaires assez conséquentes, d’abord. En témoigne l’implication sans faille de nos 950 bénévoles. Notre philosophie, ensuite. Notre objectif est de faire en sorte que chaque coureur profite de sa course et vive un moment unique, mémorable. Raison pour laquelle nous nous sommes fixés ce plafond maximum de 17 000 inscriptions. Les axes de développement sont donc les suivants : convaincre plus de coureuses, puisqu’elles ne représentent aujourd’hui que 23% du peloton ; assurer la pérennité de l’événement en maximisant toujours plus la qualité ; et accroître la dimension festive en créant plus d’animations et d’émulation au sein de la Halle Tony Garnier. »

2018 : la SaintéLyon la plus longue
de l’Histoire

L’édition 2018 de la SaintéLyon reprend tous les ingrédients qui ont fait la recette de son succès. Et peut-être même plus encore. En effet, pour célébrer sa 65ème bougie, « la Vieille Dame » a décidé de s’afficher sous son jour le plus chatoyant et le plus exigeant, en offrant aux participants le parcours le plus long de l’histoire de l’épreuve. Un itinéraire de 81 km qui résonne comme un hommage à Alain Souzy, le traceur officiel et cartographe emblématique de la course, décédé quelques jours avant le départ de l’édition 2017. « Nous voulions honorer ce grand Monsieur qui a grandement contribué au rayonnement de la SaintéLyon en proposant un parcours exceptionnel et inédit. » Au programme donc, plus de 80 km, 2 105 mètres de dénivelé positif, 2 426 de négatif et un ratio de sentiers porté à 65%… Toujours plus belle, toujours plus envoûtante : c’est une certitude, la Doyenne n’a pas fini ni de séduire, ni de danser…

 


Texte : Baptiste Chassagne
Photos : Gilles Reboisson

Les samedi 1er & dimanche 2 décembre 2018

SAINTÉLYON

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