Quelques planches de bois clouées à des altitudes qui feraient frissonner les bâtisseurs les plus aguerris, et pourtant les cabanes du massif du Mont-Blanc représentent un bout d’Histoire, comme des témoins des plus grandes ascensions et des plus grands exploits de l’Homme.
Et même si ces petits refuges non gardés sont là depuis plus d’un siècle, l’usure du temps et les éléments ne les épargnent pas.

Le bivouac de La Fourche - le franco-italien
Installé en 1935 puis entièrement construit en 1985, le bivouac de La Fourche est un morceau de l’Histoire du massif du Mont-Blanc. Culminant à plus de 3675 mètres d’altitude, au col de la Fourche, sur l'arête Küffner, à la frontière entre la France et l'Italie, la cabane avait accueilli les plus téméraires des alpinistes.
L’été caniculaire de l’été 2022 avait eu raison de la structure déjà fragilisée par un éboulement, par la dégradation du permafrost et à un abaissement significatif du glacier de la Brenva. Bien qu’aucune victime humaine n'ait été à déplorer, son effondrement est synonyme d’une perte plus lourde encore, celle d’un symbole.
Après presque deux ans, le petit bâtiment est en fin de conception et sera acheminé en pièces détachées à dos d'homme, puis assemblé sur l'emplacement de bivouac habituel au printemps 2024.
son effondrement est synonyme d’une perte plus lourde encore, celle d’un symbole.
Le bivouac des Périades - le QG des cristalliers
Entre 1920 et 1925, un nombre croissant d'alpinistes, de plus en plus enthousiastes, étaient à la recherche de défis plus grands dans cette partie du massif. En août 1928, Paul Chevalier et Maurice Sauvage ont pris l'initiative de bâtir un modeste abri le long de l'arête des Périades. La cabane est bâtie avec des matériaux montés à dos d’homme, un exploit pour l’époque.
Pendant des décennies, le lieu devient un repère pour les cristalliers. Après des années de loyaux service, le bivouac se détériore et doit être remplacé. C’est donc en 2020 qu’une nouvelle structure s’est envolée à plus de 3441 m.

La cabane est bâtie avec des matériaux montés à dos d’homme, un exploit pour l’époque.

Le bivouac de la Tour Rouge - le balcon de la Mer de Glace
Pouvant accueillir jusqu’à huit alpinistes, le bivouac de la Tour Rouge s’était effondré dans les années 80, suite à une fragilisation due aux chutes de neiges récurrentes. Mais un guide de Chamonix, Jean-Sébastien Knoertzer, a décidé d’en reconstruire un à l’identique. Une reconstruction à l’identique en hommage aux anciens, aux précurseurs de la haute-montagne que l’on connaît aujourd’hui. La construction de cette cabane a été en partie financée par les dons qu’il restait de la cagnotte des Périades. Névés fondus, la cabane est héliportée en 2021 jusque dans l'Envers des Aiguilles, et trône de nouveau sur son lieu attitré.