Publié le 11 juillet 2022
Le Foil, ça décolle
Crédit photo : Toby Bromwich

Le Foil, ça décolle

La nouvelle ère, le nouvel air, des sports nautiques
SPORTS NAUTIQUES
|
foil

Feu foil, ça décolle. Sur les mers, les océans et les lacs, de plus en plus de planches de glisse lévitent. Elles ne flottent pas sur l’eau mais sur l’air. Comment ? Depuis quand ? Magie ? Télékinésie ? Que nenni. Juste de la technologie. En effet, apparue il y a quelques années, le foil interpelle, séduit, fascine et gagne un nombre croissant de pratiquants. Qui plus est, une rafale d’enthousiasme s’est levée à l’égard du Wingfoil. Petit plouf immersif dans le bassin annécien. On a plongé, lunettes sur le nez, pour tenter de vous documenter. Rencontre avec quelques fous du foil.

Plouf.

Crédit photo : Steve Robert

Embarcation dans la filiale annécienne d’un géant de l’équipement de sports nautiques, Boards&More, amarré port/parc des Glaisins. Amusant. Le bâtiment s’apparente à un bateau, il dispose d’une fenêtre hublot. On y a toqué. Entrevue avec l’équipage. Ci-dessous, le décryptage :

Le foil est une partie. Amovible. Disons, une greffe sur le mot et sous la planche. En effet, ‘Surffoil’= Surfoil = surf + foil. « Mais attention, on utilise parfois mal le terme ! » nous fait remarquer Julien, membre de l’équipe. En effet, Le foil ça englobe plusieurs pratiques dont le Kitefoil, le Windfoil, le Wakefoil, le Surfoil, le SUP foil, et plus récemment le Pumping foil et le Wingfoil. « Ce qui va permettre au foil de s’élever, c’est son décollage qui ne se fait pas dans les airs mais sous l’eau. Ce sont des concepts d’aéronautique appliqués aux sports nautiques, le foil c’est une innovation avant tout » nous allègue-t-il. Innovation, popularisée d’abord sur les bateaux au Vendée Globe, car elle permettait de gagner en vitesse en réduisant les frottements avec la coque. Bien que, le foil avait déjà été greffé sur planche dans les années 2000. C’est sur les plages d’Hawaï, qu’un surfer blond en combinaison, le bien nommé Laird Hamilton, mélange d’Hercule et Poséidon, avait greffé un foil sur son surf.

Le foil, c’est comme un avion, il dispose d’une aile avant, d‘un fuselage et d’une aile arrière le tout tenu au bout d’un mat qui se trouve dans l’eau.

Nouvelle dimension sensorielle

Crédit photo : Toby Bromwich

« Sur la planche, sur la vague, on recherche… des sensations, uniques » nous livre Steve Robert, membre-fondateur de l’Annecy Foil Team. L’AFT, un crew de 6 gaillards : Steve, Victor, Edgard, Scott, Lalo et Roy, ridant presque autant sur les planches l’hiver que l’été. L’association est née pendant le premier confinement. Finalement, une manière de s’évader et gagner en légèreté. Dans la suite de notre périple nautique : on surfe l’Instagram et la chaîne Youtube de l’Annecy Foil Team. S’il y a bien un peu de magie, c’est dans les sensations que procure la pratique et les contenus postés par Steve Robert, fin et talentueux photographe. Coup de cœur pour leur vidéo YouTube intitulée « Steamed », une immersion vidéographique mystique dans la brume matinale du lac d’Annecy. Un rêve bleu (comme dans Aladin). Mais « foiler », c’est aussi un rêve blanc, rapprochement plutôt parlant, pour nous, habitant des Savoie, puisqu’il pourrait s’apparenter à skier ou faire du snow en poudreuse. L’AFT, c’est une communauté qui recense plutôt bien la diversité des pratiquants de planche à foil. Mais depuis peu, quelques membres de l’Annecy Foil Team sont séduits par une nouvelle discipline : le Wingfoil.

En foil, il y a d’incroyables sensations de flottement, sur le plan d’eau tu es en 2D, là tu évolues en 3D, c’est une nouvelle dimension.

Le Wingfoil : Nouveau-né des sports nautiques

Crédit photo : Steve Robert

Wingfoil, Késako, coco ? Le benjamin des sports nautiques, né et présenté il y a 3 ans sur la plage, sous les cocotiers d’Hawaï. « C’est encore un jeune sport mais avec une croissance rapide et exponentielle » précise Julien. Ça marche, ça court, ça s’envole déjà. Fruit d’un mariage entre Windfoil et Kitefoil. L’aile n’est plus ni accrochée, ni dans les airs, mais tenue dans nos mains. C’est remarquablement novateur. A l’heure actuelle, l’aile évolue rapidement (comme celles d’un papillon). Ça planche chez Boards&More ! « On est déjà à la 5e génération d’aile depuis notre première présentation de 2019 » partage Julien. Le travail de recherche et de développement est constant et le nombre de pratiquants grandissant. Avec une répartition équilibrée entre kiters, windfoilers et wingfoilers. Ça s’envole certes, mais ça s’enracine dans le monde de la compétition. L’année dernière se tenait, à Leucate, la première édition de la GWA Wingfoil World Cup, qui se divise en deux catégories : Freestyle et Slalom. Cette année, elle finissait ce 1er mai dernier. On a rencontré Benjamin, participant, une aile de « wing » dans les mains, sur une plage à côté d’Annecy.

Crédit photo : Toby Bromwich

Des papillons dans le ventre

Je suis conquis et totalement séduit par l’activité, je sors avec mon aile quasi toutes les semaines

Crédit photo : Steve Robert

Dernière escale nautique, petit stop plage de la Brune à Veyrier-du-Lac où l’on a croisé, Benjamin Billarant, senior la Coupe du Monde de Dakhla en 2021. Initialement, Il partait en vacances familiales non loin du spot de compétition ! Ses filles l’ont challengé. Défi pris. C’était des bains de soleil qu’il était allé chercher mais le vent a tourné et une ne semaine avant il descend au Maroc pour joindre la compétition. A l’origine, planchiste depuis ces jeunes années et kiter depuis au moins 10 ans, il a commencé la « Wing » il y a 3 ans. À 49 ans, Il bat de l’aile uniquement au sens propre. Benjamin, il descend fréquemment à Veyrier pour aller wingfoiler. Autrement, c’est à Manigod à Lo Garâjo, café d’altitude dont il est le gérant, que vous pourrez le trouver. Pour Benjamin, le Wingfoil, c’est un peu, beaucoup, à la Foil-ie. Faut dire, les spots de départ sont bucoliques : petit bout de plage, crique... Dans l’eau, les avantages sont nombreux. La liberté, d’abord. « Tu peux aller surfer à des endroits où en temps normal tu ne pourrais pas ». il rajoute : « il n’y pas les interdictions du kite », les spots de levage autour du lac d’Annecy se comptent sur les doigts d’une main. L’aile en elle-même est très maniable ce qui te rend « beaucoup plus libre de tes mouvements » affirme-t-il, alors qu’en kite par exemple, « tu es solidaire du harnais ». C’est plutôt sécurisant, « la voile, tu la tiens dans les mains. Si ça s’passe mal tu lâches et ça s’arrête ». C’est ludique aussi, tu peux « attraper un train de houle, tu t’amuses sur les vagues et après, hop tu peux les reprendre, surfer en neutralisant l’aile et faire plus de vagues ! ».

Enfin, hors de l’eau, c’est léger. « En wing, la planche est plus petite et l’aile prend moins de place ». Facilité. Mise à l’eau et sortie de l’eau très rapide. Véridique. À la fin de sa session, quand on l’a croisé à Veyrier, il était en retard pour aller chez le poissonnier. En une minute c’était plié. Moins tributaire des vents, Il y a un gros potentiel pour les lacs. En effet, « les zones comme chez nous ne disposent pas de vents constants » nous informe Benjamin. Il enchérit : « On n’est pas à Tarifa, y’a pas 30/40 nœuds tous les jours, ici, or pour faire de la Wing, tu peux partir avec 7/8 nœuds », en Kite et en planche à voile, c’est différent. Le lac de Monteynard est un gros spot de Wingfoil. On a appelé Zag, gérant de l’école Wing&Foil School à Monteynard : le téléphone sonne tous les jours.

On n’est pas à Tarifa, y’a pas 30/40 nœuds tous les jours, ici, or pour faire de la Wing, tu peux partir avec 7/8 nœuds

Un bel horizon !

Crédit photo : Steve Robert

« Le sport monte, ça devient un gros marché et ça ne fait que commencer ! » s’enthousiasme Julien de Boards&More. Pour lui, La pratique avec foil ne s’apparente pas à une simple vague, ni à une auxèse (un peu, beaucoup, à la foil-ie, pas du tout) mais à une pratique sportive qui se démocratise davantage. Le Wingfoil surtout. Sur le lac, il y a des cygnes, des canards, bientôt des nuées de papillons ? Ces ailes, pleines de couleurs, prendraient presque une dimension emblématique dans le monde du foil. En tout cas, il y a une aile de « Wing » qui s’étend comme un drapeau de plafond chez Surfit, boardshop au bord du lac d’Annecy. La demande de matériel ne fait qu’augmenter. La pratique a encore de beaux jours devant elle et semble se pérenniser dans l’univers nautique. Cet article est une sorte de mise à l’eau : présentation (succincte) d’une discipline hautement spectaculaire mais également une invitation à plonger dans ce sport. Curieux, curieuses, foncez, volez !

Reportage Élise Kirchoffer

Vous voulez des cookies ?

Ce site utilise des cookies pour garantir la meilleure expérience de navigation.

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies tiers destinés à vous proposer des vidéos, des boutons de partage, des remontées de contenus de plateformes sociales

Paramétrage de mes cookies

Au-delà des cookies de fonctionnement qui permettent de garantir les fonctionnalités importantes du site, vous pouvez activer ou désactiver la catégorie de cookies suivante. Ces réglages ne seront valables que sur le navigateur que vous utilisez actuellement.
1. Statistiques
Ces cookies permettent d'établir des statistiques de fréquentation de notre site. Les désactiver nous empêche de suivre et d'améliorer la qualité de nos services.
2. Personnalisation
Ces cookies permettent d'analyser votre navigation sur le site pour personnaliser nos offres et services sur notre site ou via des messages que nous vous envoyons.