Pendant 40 minutes, le film explore bien plus qu’un défi sportif. Il dévoile ce qui pousse deux athlètes à s’engager dans une aventure aussi incertaine qu’exigeante, à défier leurs limites, leurs doutes, et cette idée que tout doit obligatoirement « réussir ».
À travers leur tentative, c’est une philosophie qui se dessine : celle d’avancer, malgré tout, parce que le vrai récit est toujours dans le chemin, jamais dans l’issue. Plus qu’une performance, Les échecs n’existent pas interroge notre rapport au dépassement et rappelle que, parfois, le vrai résultat se trouve bien avant la ligne d’arrivée.
Pour MKSport, Jules a répondu a quelques unes de nos questions autour du film en ligne dès à présent sur YouTube.
Quel a été l’instant ou l’élément déclencheur qui vous a donné envie de tenter ce record ?
L’idée est née l’hiver dernier. Je cherchais de nouvelles aventures, quelque chose qui me permette de repousser mes limites tout en sortant des formats classiques du VTT enduro. En lisant des récits d’alpinistes qui réalisaient la Haute Route Chamonix–Zermatt en version alpine, j’ai été fasciné. Immédiatement, je me suis demandé : “Pourquoi pas en vélo ?”
L’idée s’est imposée d’elle-même : reprendre cette traversée mythique, en respecter l’esprit, mais la vivre avec notre pratique. Et tant qu’à faire, tenter de la réaliser en moins de 48 heures et établir un premier temps de référence.
Qu’est-ce que cette aventure vous a fait découvrir sur vous-même ?
Cette aventure m’a montré ce qui me fait vraiment grandir et me motive tout les jours à faire du vélo. J’ai réalisé que c’est dans ces projets audacieux, dans cette tension entre rêve et réalité, que je me sens le plus vivant. J’ai besoin de ça pour avancer : imaginer quelque chose de grand, m’y consacrer, et me laisser transformer par le processus.
Cette traversée m’a rappelé que ce qui me nourrit, ce n’est pas seulement l’objectif final, mais tout ce que je vais vivre dans le processus.
Cette traversée m’a rappelé que ce qui me nourrit, ce n’est pas seulement l’objectif final, mais tout ce que je vais vivre dans le processus.
Qu’est-ce qui fait que ce défi s’inscrit particulièrement dans votre trajectoire actuelle ?
Depuis plusieurs années, je sens que ma pratique évolue vers des projets plus aventureux : des défis longs, authentiques, connectés à la montagne.
Ce projet arrivait à un moment parfait : j’avais envie de pousser cette direction encore plus loin et de le partager avec Valentin, avec qui je roule depuis toujours.La Haute Route Chamonix–Zermatt cochait absolument tout : un décor exceptionnel, une histoire forte, un engagement total, et une dimension narrative qui nous permettait de raconter quelque chose de vrai et profond.
Et pour Valentin, c’était aussi l’occasion de vivre une première aventure de grande ampleur en ultra-distance. Ça donnait au projet une dynamique particulière et vraiment excitante.
Quel est votre plus beau souvenir de cette tentative ?
Le moment que je retiens le plus, c’est le Mont Rouge, à la fin de la première journée. Nous étions en bas des crêtes, face à 400 mètres de dénivelé, sans aucun chemin pour rejoindre le sommet. Ça faisait écho à nous, quand on était petits et qu’on se disait : “On ira en haut des montagnes ! ”
En haut, nous avons rejoint nos deux vidéastes, Louis (mon frère) et Hugo Lorentz. Ce moment est vraiment gravé dans ma mémoire : nous étions à bout de force, mais la beauté des paysages et l’intensité de l’expérience nous ont donné une énergie incroyable. Hugo a capturé ce moment en photo, qui deviendra l’affiche du film. C’est l’image de toute la magie et de l’effort que cette traversée représente.
Ça faisait écho à nous, quand on était petits et qu’on se disait : “On ira en haut des montagnes !
Qu’est-ce que cette traversée a transformé en vous : dans votre relation à l’effort, à la montagne, ou à votre pratique ?
Cette aventure a renforcé mon lien avec la montagne. Elle m’a rappelé qu’elle reste un terrain d’apprentissage exceptionnel : exigeant, imprévisible, mais incroyablement formateur. Elle m’a aussi confirmé que l’essentiel se trouve dans le processus, pas uniquement dans le résultat final. C’est dans la préparation, dans l’engagement, dans les choix difficiles et dans le partage que je donne le plus de sens à ma pratique.
Pour Valentin, cette traversée a ouvert une nouvelle porte dans sa relation à l’effort et à la longue distance. Il a découvert une autre manière de vivre le VTT : plus introspective, plus intense et engagée dans la durée.
Cette aventure a renforcé mon lien avec la montagne. Elle m’a rappelé qu’elle reste un terrain d’apprentissage exceptionnel